FLORNOYSCOPE – Juillet 2021

Le 1 juillet 2021

Tous les mois nous vous proposerons une lettre avec les rubriques d’information Focus, Patrimoine, Allocations, Performances, dont les sujets varieront.

La version PDF est disponible ici ou ci-dessous. 

La version papier est disponible sur simple demande.

LE MOT DU DIRECTOIRE

FLORNOY FERRI

C’est avec un grand plaisir que nous annonçons, sous réserve d’obtention du visa de l’AMF, que FLORNOY et FERRI Gestion unissent leurs forces pour créer FLORNOY FERRI. Ces noms évoquent les charges d’agents de change éponymes du 19ème et 20ème siècle qui avaient le monopole pour négocier les valeurs mobilières. C’est Alain Ferri qui a contribué à la création de l’indice CAC40 (initiales de « Cotations Assistées en Continu » mais également en clin d’œil à « Compagnie des Agents de Change ») tandis que Yves Flornoy a largement collaboré à la création du second marché et des premières SICAV Monory. Transformées en sociétés de Bourse après la réforme de 1987, l’histoire de ces pionniers de la finance se poursuit aujourd’hui. FLORNOY FERRI va permettre de perpétuer ces traditions de créativité et de performances à ses clients.

Le Directoire

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Teddy Dewitte

POURQUOI LE PÉTROLE CARBURE ?

REPRISE

Rappelez vous le deuxième trimestre 2020, l’impensable sous nos yeux : le pétrole en prix négatif sur les contrats futures, essentiellement à cause des problèmes de stockage massifs suite à la « cryogénisation » des économies qui a provoqué l’effondrement de la demande et l’accumulation de l’offre en face. Ca, c’était hier. Aujourd’hui, l’inverse se produit très logiquement avec la réouverture des économies et la reprise de la demande. Sauf que la donne a changé avec des forces en présence modifiées et une focalisation sur les enjeux environnementaux qui n’était pas aussi aigue avant COVID. Cela conduit à un WTI affichant une progression de +55% en 2021 et +85% sur 1 an !

Devant un marché largement déficitaire en barils/jour, l’OPEP+ a remis 2,1millions de barils/jour sur le marché de mai à juillet 2021 et fait bien respecter les accords sur la limitation de la production. Son prochain meeting est fixé au 1er juillet 2021 et devrait valider une augmentation sensible de la production. Nous observons la reprise graduelle du marché de l’aérien (200,000 vols le 11 juin soit le niveau pré-COVID de décembre 2019), et la saisonnalité est propice à plus de hausse encore avec l’arrivée de l’été (voyages + climatisations). Par ailleurs, le retour sur le marché du pétrole de l’Iran (1 million de barils jour) a déjà été anticipé, surtout après la victoire du camps ultra conservateur de Ebrahim Raisi et il n’est pas de nature à changer la trajectoire à la hausse des prix. La demande mondiale est revenue à 97 millions de barils/jour contre 85 millions au plus bas en avril 2020, et devrait dépasser son niveau d’avant crise (102 m/b/j) courant 2022. L’Agence Internationale de l’Energie pense que le pic historique de demande est prévu pour le 4ème trimestre 2022. Par ailleurs, le PDG de Total pense même qu’il manquera 10 millions barils/jour en 2025.

Tout ceci suit donc une logique attendue de reprise de la demande proportionnelle à la réouverture des économies. La nouveauté à l’origine de la hausse rapide des prix du pétrole réside d’une part dans la perte de vitesse de la production américaine, essentiellement son pétrole de schiste, et d’autre part dans la volonté globale plus accentuée de réduire les émissions de CO². En effet, on voit bien que les « majors » sont tenaillées entre réaccélérer leur production à court terme ou bien se focaliser sur le développement à moyen/long terme des énergies renouvelables. Si la Norvège, pays producteur le plus exemplaire en matière de durabilité, n’est pas encore prête à lâcher ses forages de pétrole, c’est parce que leur manne finance le développement des prochaines énergies. Le pays compte réduire de 55% ses émissions de CO² d’ici la fin de la décennie et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 !

Concernant le pétrole de schiste, on observe un véritable changement des mentalités passant d’une logique de productivité à une logique de rentabilité. La hausse des matières premières utiles à la production (+50% sur les prix des tubes d’acier) a fait exploser les coûts de production. Ces producteurs préfèrent donc attendre des prix plus élevés pour assurer leur rentabilité. La volonté de produire de façon plus durable ajoute également de nouvelles contraintes et des coûts supplémentaires.

LE MARCHE DU PETROLE, CE POISSON ROUGE

Le marché du pétrole obéit à sa nature « spot ». Il réfléchit dans l’immédiateté. L’évolution de son prix reflète exactement cette vérité. Ne demandez pas aux acteurs du pétrole d’anticiper leur marché en fonction des banques centrales et de l’impact que leur politique aura sur les économies et donc sur le pétrole. Trop long et trop compliqué. Hors, l’état actuel des éléments en présence, milite pour un pétrole convergeant rapidement vers 100 USD (énorme demande + saisonnalité + production sans schiste + contraintes environnementales) . Seuls l’augmentation de la production de l’OPEP+ et un retour de la COVID sont susceptibles de courber la dynamique du prix avant 2022. D’ici là, les prix à la pompe devraient continuer de flamber.

Arnaud Mortini

CLAUSE BÉNÉFICIAIRE DEMEMBRÉE : UN OUTIL PUISSANT

LA CLAUSE BÉNÉFICIAIRE DEMEMBRÉE : OUTIL PUISSANT DE L’ASSURANCE VIE

Le souscripteur d’un contrat d’assurance vie désigne le plus fréquemment un ou plusieurs bénéficiaires (par part égales ou autrement), destinés à recevoir les prestations en pleine propriété, mais il peut prévoir que le capital décès fera l’objet d’un démembrement de propriété.

Démembrer une clause bénéficiaire dans un contrat d’assurance vie revient à désigner 2 bénéficiaires dont les droits seront substantiellement différents : l’un recevra l’usufruit et l’autre la nue-propriété du capital.  

La clause bénéficiaire démembrée permet donc :

• Au quasi-usufruitier (souvent le conjoint) de percevoir les capitaux au décès de l’assuré et d’en disposer librement. 

• Au nus-propriétaires (souvent les enfants) d’acquérir une créance sur la succession du quasi-usufruitier et d’être les pleins propriétaires des capitaux du contrat au décès du quasi-usufruitier.

Ainsi, l’usufruitier perçoit le droit de faire usage du capital et d’en recueillir les produits. S’agissant d’une somme d’argent, la loi octroi à l’usufruitier un véritable pouvoir de propriété. Il peut donc arbitrer les supports sur lesquels les fonds sont placés.

CLAUSES BÉNÉFICIAIRES SPÉCIFIQUES

La clause imposant un quasi-usufruit :  Il s’agit de la clause standard dans le cas du démembrement : les prestations décès seront réglées par la compagnie au bénéficiaire désigné pour l’usufruit d’après l’article 587 du Code Civil. Le bénéficiaire est expressément dispensé de donner caution au titre de l’article 601 du Code Civil et de placer les prestations décès au sens de l’article 602 du même code. Le bénéficiaire peut donc jouir totalement librement des sommes. Dans ce cas, les nus-propriétaires n’auront aucune « vue » sur les sommes transmises à l’usufruitier et lui permettra d’utiliser comme bon lui semble les capitaux.

La clause imposant le maintien du démembrement :  Les prestations décès seront réglées sur un compte-joint ouvert au nom de l’usufruitier et des nus-propriétaires. Ces derniers devront convenir entre eux de l’emploi des prestations décès de façon à honorer les droits de chacun. Ce règlement est libératoire pour l’assureur. Il est également envisageable de prévoir un remploi des sommes démembrées sur un contrat d’assurance-vie (contrat conclu dans le cadre du maintien d’un démembrement préalable).

Dans ce cas, nus-propriétaires et usufruitier ont une vue collective sur les fonds, toujours administrés par l’usufruitier. Cette disposition est le plus souvent utilisée dans le cas d’une utilisation en dernier ressort par l’usufruitier.

Et si les nus-propriétaires désignés ne sont pas encore majeurs ?

Vous pouvez sans aucune difficulté définir un âge « pivot » par bénéficiaire afin d’obliger un remploi des sommes sur un contrat d’assurance-vie ou de capitalisation avec une clause d’inaliénabilité. Ainsi, à compter d’une certaine date prédéfinie, le bénéficiaire désigné devenu souscripteur / adhérent récupèrera la libre disposition de son contrat d’assurance-vie ou de son contrat de capitalisation.

Il appartiendra donc à chaque assuré de définir la bonne clause en fonction de sa situation familiale et de ses propres volontés. La clause bénéficiaire démembrée reste donc à privilégier pour transmettre sur deux générations des capitaux avec une utilisation « optionnelle » des fonds par l’usufruitier.

Nos gérants privés se tiennent à votre disposition pour vous accompagner sur tous ces sujets patrimoniaux et pour gérer au mieux ces actifs sur les marchés. Pour toute information complémentaire prenez contact avec eux au 01 42 86 53 05.

NOS VUES

UN ÉTÉ ENTRE DEUX EAUX

Nous restons positifs sur les marchés actions à moyen terme mais nous avons rééquilibré notre portefeuille entre les défensives et les cycliques. D’un côté nous pensons que les résultats trimestriels clôturant le semestre vont être bons voir très bons, de l’autre on assiste tout de même à une légère résurgence de la crainte sanitaire à cause du variant delta (indien). L’annonce de Moderna ayant trouvé un vaccin pour cette souche ainsi que la nature moins mortelle de cette dernière signifie qu’elle n’est pas en mesure de remettre en cause le scénario de sortie de crise. Néanmoins le redémarrage économique se voit ralenti jusqu’à l’obtention de chiffres macro-économiques nouveaux.

Côté américain, les « faucons » de la Fed ont été très vocaux mais le pouvoir de l’action reste surtout entre les mains des membres les plus accommodant (« colombes »).  C’est pourquoi le consensus est sur une annonce de tapering lors du FOMC de décembre pour une action début 2022, Il est tout à fait probable que ce tapering porte initialement sur les 40 milliards d’achats mensuels de MBS afin de calmer le marché immobilier en surchauffe. Nous sommes donc dans l’attente des chiffres de l’emploi et d’inflation essentiellement. Ils dicteront désormais la direction du marché.

Sur l’obligataire, nous continuons de penser que les taux du 10 ans américain devraient se diriger vers les 2,00% d’ici la fin 2021 contre 1,46% actuellement. Pour mémoire, le taux terminal du cycle devrait se situer entre 2,50% et 3,00% avant début 2023. Nous sommes toujours positif sur le marché crédit (haut rendement, hybride corporate, subordonnées financières, legacy tier 1).

Côté matières premières, l’OPEP+ doit permettre d’alimenter au moins un peu la demande du marché mais, sauf surprise, la trajectoire du prix du pétrole devrait continuer à se diriger vers les 100 USD,

Sur le marché des changes, nous surveillerons courant juillet le rapport de la Fed de Boston et du MIT sur les plateformes permettant la naissance de la devise digitale américaine le e-Dollar. (cf. FLORNOYSCOPE de juin 2021) ainsi que toutes informations émanant des 100 ans du parti communiste chinois et des potentielles actions qui pourraient en découler. 

TABLEAU DE BORD

LE CAP DE LA GESTION COLLECTIVE FLORNOY

Actions

Positionnement cible :   44% (-2%) défensives, 54% (+1%) cycliques, 2% (+1%) cash

48% (+4%) défensives, 51% (-3%) cycliques, 1% (-1%) cash

Secteurs : 

renforcement : Consommation discrétionnaire, Alimentation & boissons, Distribution

allègement :     Pétrole, Banques

Obligataire

Positionnement cible :  55% (-2%) taux fixe, 39% (+1%) taux variable, 4% (=) convertibles, 2% (+1) cash

Rating :   41% (+1%) invest. grade, 30% (-1%) high yield, 27% (-1%) non noté, 2% (+1) cash

Secteurs :   81% (=) finance, 6% (=) industrie, 5% (-1%) technologie , 5% (=) biens de conso cyclique,  1% (=) matériaux de base, 2% (+1%) cash