FLORNOYSCOPE – Octobre 2021

Le 1 octobre 2021

Tous les mois nous vous proposerons une lettre avec les rubriques d’information Focus, Patrimoine, Allocations, Performances, dont les sujets varieront.

La version PDF est disponible ici ou ci-dessous. 

La version papier est disponible sur simple demande.

LE MOT DU DIRECTOIRE

PAS DE « LEHMAN CHINOIS »

Comme nous vous le disions le mois dernier, la Chine a changé ses priorités. La faillite organisée de China Evergrande est un dommage collatéral de cette volonté de croitre différemment et de limiter le risque financier. Avec « seulement » 20 Md$ de dette off-shore (à l’étranger) sur les 300 Md$ de dette totale, le risque de propagation semble très limité. D’autant qu’il y a eu plusieurs signes positifs. En effet, l’entreprise s’est mise d’accord avec des créanciers locaux pour le paiement d’un coupon d’obligation on-shore (marché domestique chinois). Il reste à savoir comment seront traités les préteurs étrangers par rapport aux préteurs locaux, Par ailleurs, la banque centrale a injecté des liquidités à court terme, apaisant ainsi les inquiétudes quant aux intentions du Parti sur la prise en main étatique de cette faillite. Même en Empire du Milieu, les leçons de Lehman ont bien été apprises

Le Directoire

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Teddy Dewitte

FROIDE AMBIANCE

GUERRE FROIDE 4.0

Alors que le dernier opus de James Bond s’apprête à envahir nos salles obscures et à peine sommes-nous entrés dans l’ère « post COVID-19 » que les Etats-Unis et à la Chine nous offrent une suite d’affrontements dignes d’un scénario de cinéma. Avant le hiatus sanitaire, les hostilités en étaient restées à l’accord de Janvier 2020 qui devait mettre fin à deux ans de guerre commerciale à coup de droits de douanes. Depuis, l’administration Biden a succédé à Trump ce qui a peut-être amélioré la forme mais pas le fonds.

Si il y a bien eu « désescalade » avec les européens, les droits de douanes envers la Chine

ont été maintenus. On rappelle les sanctions sur l’équipementier ZTE, l’exclusion de Huawei, les déboires de WeChat et Tik-Tok. S’ajoutent les 60 entreprises chinoises sur la liste noire des Etats-Unis interdisant aux investisseurs américains de détenir une part du capital, puis le retrait américain d’Afghanistan permettant à lq Chine de se rapprochér des Talibans pour devenir officiellement le pays partenaire privilégié principal ! Certes il s’agit de combler le vide sécuritaire de la région et se prémunir contre l’essor du terrorisme chez elle, mais c’est également pouvoir exploiter dans un environnement stable les terres rares contenant des minéraux stratégiques. Enfin, on assiste au retour des bons vieux réflexes avec la constitution de nouveaux blocs entre pays.

LES BUILDING BLOCKS DE LA NOUVELLE CONJONCTURE GÉOPOLITIQUE

La nouvelle priorité affirmée des Etats-Unis est d’endiguer la progression de la Chine sur tous les fronts et notamment sur l’enjeu majeur de notre siècle : la domination technologique, surtout après un COVID-19 qui a accéléré la digitalisation de nos économies. Pour ce faire, les États-Unis ont choisi de sortir de l’Afghanistan pour retrouver de la mobilité et se concentrer sur l’Asie orientale afin de diffuser la notion « d’autoritarisme numérique chinois » et ostraciser la Chine le plus possible. Cela passe par des alliances fortes autour de cette zone pour essayer de prévenir, voir de contrer, un envahissement de Taïwan par la Chine ou encore de l’Ukraine par la Russie. Autant d’évènements qui auraient des impacts majeurs sur les marchés financiers.

On connaissait le FIVE EYES (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, UK et US), le QUAD (US, Japon, Inde, Australie, depuis 2007), c’est désormais au tour d’AUKUS de naitre (Australie, UK, US). En face se dresse l’OCS (Organisation de Coopération de Shanghai : Chine, Russie, Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan), laissant l’Europe sur le banc des spectateurs et provoquant l’ire de la France avec la fameuse perte de son contrat de sous-marins. C’est surtout l’illustration du séisme géopolitique qui se joue en ce moment. Les hyperpuissances optimisent leurs intérêts sans hésiter à négliger, voir se délester, des alliés jugés peu utiles. La France a déjà commencé à réagir en essayant de se rapprocher de l’Inde, mais l’Europe reste indécise sur la situation avec une Allemagne en période électorale. Exactement comme en temps de crise financière, son salut repose sur sa capacité à être unie et sa capacité à se constituer en bloc solide, rayonnant et souverain.

CA SENT LE GAZ

La souveraineté de l’Europe n’est justement pas acquise sur l’énergie. La combinaison de la réouverture des économies, des stocks européens de gaz au plus bas et des dommages sur les infrastructures russes durant l’été ont conduit à une augmentation de 57% des prix du gaz en France depuis janvier 2021. Cela devrait durer, impacter les prix de l’électricité à partir de T1 2022 et, selon toute logique, tirer plus encore à la hausse les prix du pétrole. Ici se joue la volonté de la Russie d’imposer à l’Europe l’utilisation de son gazoduc Nord Stream 2 pour lui livrer le double de gaz via l’Allemagne et ainsi contourner l’Ukraine. Projet moulte fois retardé à cause de sanctions américaines et finalement levées en mai 2021.

5G, intelligence artificielle, soft power, énergies, métaux rares sont autant d’éléments composant la course à la domination technologique de notre époque. Enrobés d’urgence climatique, de « prospérité commune » et de tapering, ce sont ces enjeux là qui vont véritablement dicter aux marchés leurs directions dans les mois à venir.

Benoit Lecomte

LES FONDS DE DOTATIONS

UNE PÉPITE JURIDIQUE ET FISCALE AU SERVICE DE LA PHILANTHROPIE

« Le fonds de dotation est une personne morale de droit privé à but non lucratif qui reçoit et gère, en les capitalisant, des biens et droits de toute nature qui lui sont apportés à titre gratuit et irrévocable et utilise les revenus de la capitalisation en vue de la réalisation d’une œuvre ou d’une mission d’intérêt général ou les redistribue pour assister une personne morale à but non lucratif dans l’accomplissement de ses œuvres et de ses missions d’intérêt général ».  (JO 5 août 2008). Le fonds de dotation soutient financièrement et/ou réalise directement une œuvre et des missions d’intérêt général.

Le fonds de dotation jouit de la grande capacité juridique puisqu’il peut recevoir librement et gérer des biens et droits de toute nature qui lui sont apportés à titre gratuit et irrévocable (par legs, par donation notariée, par don manuel). Sa gestion doit être désintéressée.

L’intérêt général désigne les intérêts, valeurs ou objectifs qui sont partagés par l’ensemble des membres d’une société. Il peut s’agir d’une œuvre à caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel ou cultuel.

UNE CRÉATION SIMPLIFIÉE, RAPIDFE ET UN FONCTIONNEMENT SOUPLE

 La loi offre la plus grande liberté aux créateurs des fonds de dotation, sous réserve du respect de règles peu nombreuses telles que l’existence d’un conseil d’administration et, si les recettes dépassent un million d’euros, celle d’un comité d’investissement.

La gouvernance du Fonds de dotation est librement organisée par les fondateurs.

Un commissaire aux comptes est nécessaire si les produits du patrimoine dépassent 10 000€.

La dotation initiale minimale est de 15 000 €, Elle peut être consomptible (consommer le capital et pas uniquement les revenus) ou non. Si la dotation est non consomptible, la fiscalité très avantageuse des Fondations RUP s’applique, si elle est consomptible, cadre fiscal des associations (IS au taux réduit sur les revenus, plus-values exonérées).

La durée de création est assez rapide et se fait en Préfecture. Les documents nécessaires sont les statuts, le formulaire de publication au JO et la liste des personnes chargée de son administration.

Le fonds de dotation adresse chaque année à la préfecture du département dans lequel est situé son siège un rapport d’activité auquel sont joints le rapport du commissaire aux comptes et les comptes annuels. Le rapport d’activité doit comprendre, obligatoirement, la liste des libéralités reçues ainsi que la liste des actions d’intérêt général financées par le fonds et la liste des personnes morales bénéficiaires des redistributions du fonds.

UNE NICHE FISCALE TRES ATTRAYANTE

Pour les particuliers, les dons ouvrent droit à une réduction d’impôt sur le revenu égale à 66 % du montant des dons dans la limite de 20 % du revenu imposable (avec un reçu fiscal).

Pour les personnes morales les dons ouvrent droit à une réduction d’impôt égale à 60 % du montant des dons dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires.

SUCCES DES FONDS DE DOTATION

En 2011, il y avait 617 Fondations reconnues d’utilité publique et 852 fonds de dotations, en 2019, nous avons 655 fondations rup et 2752 fonds de dotation. Facilité de création et de fonctionnement, adaptation à la volonté propre des fondateurs, Le succès des fonds de dotation ne se dément pas.

Flornoy offre une expertise sur la mise en place et la gestion de fonds de dotation. Nous vous invitons à prendre contact avec notre gestion privée afin de vous accompagner dans cette démarche.

NOS VUES

LE TEMPORAIRE QUI DURE FAIT BOUGER

Le frottement attendu par les banques centrales lors de la réouverture des économies bat son plein. D’autant que le taux de vaccination grimpe et permet de palier le variant Delta du COVID-19, En conséquence, les difficultés logistiques aigues, la hausse des matières premières et le décollage de l’inflation forcent certaines banques centrales à parler de ralentissement des

stimuli non conventionnels (tapering de la Fed en Novembre et BCE au dernier trimestre) et d’autres à déjà parler de remontées de taux (la Norvège à commencé, l’Angleterre pourrait ne pas attendre la fin du programme de rachat d’actifs fin 2021). Nous sommes donc désormais dans l’antichambre des hausses de taux, ce que les marchés ont bien assimilés compte tenu de la remontée des taux longs qui a finalement repris sa course interrompue en Avril par le variant Delta.

Les conséquences pour les actions sont claires : il y a une rotation sectorielle des valeurs de croissances vers la « value ». En effet, le calcul de la valorisation théorique des valeurs de croissance s’effectue en actualisant les revenus attendus sur de longues périodes (souvent au delà de 10 ans). Cet exercice donne des résultats extrêmement différent selon qu’on utilise un taux a 1,5% ou à 2,0% ! Cela explique que les valeurs qui ont porté le marché jusqu’ici souffrent. Néanmoins, le ralentissement du trio Chine, Allemagne et Japon suggère une rotation cyclique plus difficile qu’anticipée. D’autant que la Chine se doit de contenir sa consommation d’énergie carbonée (charbon) et donc bride sa croissance pour respecter ses engagements environnementaux.

Face à cela, le resserrement sensible de la politique budgétaire américaine (finis les chèques à la population) et le risque des hausses d’impôt devrait tempérer la Fed sur le volet hausse de taux (pas sur le tapering en revanche). En effet, l’économie américaine est tirée à 70% par la consommation.

On ressort donc le « reflation trade » avec un retour sur certaines cycliques (banques, énergie et industries lourdes), mais nous faisons surtout la part belle au stock picking durant cette période de transition. 

Sur les taux nous conservons notre stratégie de subordonnées financières périphériques, de capital règlementaire et de portage en ajoutant des stratégies corrélées à la remontée des taux.

TABLEAU DE BORD

LE CAP DE LA GESTION COLLECTIVE FLORNOY

Actions

Positionnement cible :   47% (-3%) défensives, 49% (+5%) cycliques, 4% (-2%) cash

Secteurs : 

renforcement : Banques, Alimentations & Boissons

allègement :     Consommation discrétionnaire, Matériaux de base

Obligataire

Positionnement cible :  57% (+3%) taux fixe, 39% (+1%) taux variable, 2% (-1%) convertibles, 2% (-3%) cash

Rating :   40% (+3%) invest. grade, 33% (+3%) high yield, 25% (-3%) non noté, 2% (-3%) cash

Secteurs :  

83% (+3%) finance, 6% (+1%) industrie, 4% (-1%) techno, 3% (-1%) biens conso cyclique, 1% (=) matériaux de base, 1% (+1%) biens conso non-cyclique, 2% (-3%) cash